Commerce : bientôt une loi anti-drive ?

Depuis plusieurs années, les drives contournent la réglementation à laquelle sont soumis les autres commerces pour s’implanter dans les agglomérations, parfois de manière anarchique. Une pagaille à laquelle la ministre en charge du Commerce Sylvia Pinel a promis de mettre fin.

Faire ses courses auprès d’un drive, c’est effectuer une pré-commande sur internet et venir chercher ses provisions sans même sortir de sa voiture. Ce concept, qui fait fureur aux Etats-Unis depuis longtemps, a émergé en France ces dernières années, parfois de manière anarchique.

Ces nouvelles enseignes, parfois lancées par des marques de la grande distribution traditionnelle, ne sont effectivement pas soumises aux mêmes règles d’implantation que les commerçants.

Les drive échappent au contrôle des CDAC

Les drives ne sont pas à proprement parler des magasins au sens propre du terme, mais des entrepôts où sont stockées des marchandises auxquelles les clients n’ont pas directement accès. Dès lors, ils échappent à l’examen de passage devant les Commission départementales d’aménagement commercial (CDAC) qui délivrent les autorisations d’implantation, et passent entre les gouttes des tascom, taxes locales appliquée sur les surfaces commerciales.

Une « concurrence déloyale » que la ministre Sylvia Pinel se propose de réparer dans son projet de loi de réforme, au grand dam des enseignes concernées.

A commencer par Vincent Mignot, directeur général d’Auchan France, qui juge le projet de loi en cours, « inutile et inopportun ».

« Au moment où le gouvernement parle de choc de simplification, il est dommage et paradoxal de freiner l’expansion d’une enseigne qui paye ses impôts en France et prévoit de doubler son taux d’emploi dans les cinq ans » a-t-il dit, se disant solidaire avec son concurrent Chronodrive.

Ce dernier fait travailler aujourd’hui 3 000 personnes. Auchan Drive, de son côté, emploie 5 300 salariés, dont 1 500 ont été recrutés en 2012.

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